Partie utilisée : la partie aérienne fleurie
Action générale : La pensée sauvage a une longue histoire d'utilisation en médecine traditionnelle et herboristerie. Les préparations se font à partir de la partie aérienne séchée récoltée au moment de la floraison. La pensée sauvage contient 0,3 % d'acide salicylique et de ses dérivés (méthyl ester et violutoside), des acides phénolcarboxyliques tels l'acide transcafféique, l'acide p-coumarique et l'acide protocatéchique ; 10 % de mucilages (glucose : 35 %, galactose : 33 %, arabinose : 18 % et rhamnose : 8 %) ; 2,4 à 4,5 % de tanins, des flavonoïdes (rutine), des caroténoïdes, des coumarines, de l'umbelliférone, des saponines, de l'acide ascorbique et du tocophérol. Les dérivés salicylés et la rutine présents dans la pensée sauvage ont des propriétés anti-inflammatoires reconnues. Cette activité anti-inflammatoire de la pensée sauvage a été confirmée chez l'animal. De plus, la rutine peut se montrer utile dans le traitement de la fragilité capillaire.
L'indication thérapeutique la plus acceptée de la pensée sauvage est, en dermatologie, le traitement de l'eczéma, de la séborrhée, de l'impétigo, de l'acné et du prurit. La pensée sauvage draine les toxines présentes au niveau cutané et en facilite l'élimination rénale, mais aussi digestive par son action sur les voies biliaires et sur le transit intestinal. En application cutanée, la décoction de pensée sauvage est un traitement d'appoint pour soulager les irritations de l'eczéma (action des dérivés salicylés).
Elle est aussi utilisée dans les inflammations des muqueuses des voies respiratoires accompagnées d'une hypersécrétion (catarrhe) : bronchite aigüe, trachéite, coqueluche, asthme. La pensée sauvage y a des propriétés expectorantes, attribuées à la présence de violine, qui a une activité éméto-cathartique.
Finalement, la pensée sauvage possède des propriétés laxatives et dépuratives, c'est-à-dire qu'elle facilite la digestion et qu'elle améliore la fonction des organes d'élimination, ou émonctoires : foie/vésicule biliaire, rein/vessie, intestins. Son action diurétique lui a donné un rôle dans la prise en charge de certaines cystites et de pathologies rhumatismales.