L'Asaret d'Europe (Asarum europaeum) est une petite plante vivace d'Europe centrale du genre Asarum de la famille des Aristolochiaceae. Sa racine serait un puissant anti-douleur. La plante entière en teinture-mère serait vomitive, expectorante, sternutatoire et insectifuge. Elle est utilisée pour soigner les dermatoses, les mycoses et la bronchite.
Critiquant les premières études toxicologiques sommaires de la plante, effectuées par Coste et Willemet ("Essais sur quelques plantes indigènes" - Nancy 1778) qui n'en avaient vu que l'action émétique, Hahnemann en entreprit une expérimentation pathogénétique proprement dite par administration soit "d'une très petite portion d'une goutte d'un quadrillionnième de grain de la teinture spiritueuse de la racine sèche", soit "de la quintillionnième dilution d'un mélange de suc frais avec parties égales d'alcool", doses qu'il estime être les meilleures pour les usages de l'homéopathie.
Il révèle ainsi une quinzaine de symptômes qui, ajoutés aux 254 symptômes colligés par ses collaborateurs, forment l'essentiel de la pathogénésie de ce médicament, parue dans le "Traité de matière médicale pure".
Si tous sont loin d'être absolument fiables, il semble que Hahnemannn leur ait accordé un intérêt que les auteurs contemporains ne paraissent pas réellement partager. Réel manque de confiance ou simple désuétude ?
A doses fortes, l'action toxique d'Asarum se résume à une gastro-entérite banale, si ce n'est que les nausées et les vomissements qu'elle entraîne coexistent avec une langue propre (
Ipeca).
L'expérimentation pathogénétique, outre qu'elle permet de retrouver l'intolérance gastrique avec hypersalivation, nausées, vomissements, épigastralgie avec langue propre, diarrhée glairo-sanglante, montre que la cible principale d'Asarum est :
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le système nerveux central, y compris sa composante neuro-sensorielle, particulièrement auditive.
La symptômatologie est dominée par une
hypersensibilité nerveuse qui se traduit par :
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une hyperesthésie généralisée à la douleur (céphalées, algies et coenesthésies diverses),
d'allure éventuellement pithiatique ;
-
une hypersensibilité des organes des sens :
. hypo ou
hyperacousie douloureuse, otalgie du CAE ;
. photophobie et douleurs oculaires en lisant, larmoiement éventuel
Source : Homéopathie, thérapeutique & matière médicale, Boiron 1998
5 ou 7 CH 5 granules à la demande
Lorsque les céphalées sont accompagnées d'une hyperesthésie neurosensorielle (photophobie, aggravation par le bruit ou l'alcool)