Déjà utilisé dans l'antiquité (Alexandre de Tralles, Paul d'Egine) contre l'accès de goutte, le colchique a été exagérément vanté contre de nombreuses maladies épidémiques, la dysenterie…
Tombé en discrédit en raison de sa toxicité, il fut remis en honneur par Storck à Vienne au début du XVIIe siècle. Précurseur de la médecine expérimentale, celui-ci fit des expérimentations sur l'animal.
Il montra l'action rénale du colchique et recommanda son usage dans les épanchements non inflammatoires, l'hydarthrose, l'ascite…
De nouveau contesté, le colchique fut réhabilité comme "spécifique" de l'accès de goutte en 1814 par l'école allopathique anglaise.
Curieusement, Hahnemann qui se réfère souvent à Storck, le premier expérimentateur sur lui-même des Solanées, n'a pas effectué de pathogénésie de Colchicum. Son élève direct, Stapf, recueillit de
nombreux cas d'intoxication par le colchique et publia une première pathogénésie.
Des incertitudes persistent sur la réalité d'une action selon les semblables dans l'accès de goutte.
La colchicine n'est pas un hypo-uricémiant. Elle exerce selon les cas et les sujets une influence diurétique ou d'arrêt de la sécrétion urinaire.
L'action pathogénétique de Colchicum concerne essentiellement :
LE SYSTEME NERVEUX :
L'action se manifeste notamment au niveau de la moelle :
-
grande prostration, épuisement, faiblesse générale, sensibilité au moindre contact ;
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douleur paralysante des bras, si violente qu'il ne peut tirer quelque chose de très léger ;
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parésie des membres douloureux, crampes ;
-
hyperesthésie sensorielle, particulièrement de l'odorat : extraordinaire sensibilité aux odeurs.
L'APPAREIL DIGESTIF :
- Nausées à l'odeur des aliments.
- Langue très blanche, vomissements, soif, sensation de froid ou au contraire de brûlure à l'estomac.
- Grande distension de l'abdomen.
- Diarrhée bilieuse, membraneuse, avec mucus gélatineux. Selles impérieuses.
- Dysentérie avec selles sanguinolentes, ténesme.
L'action de
Colchicum s'exerce aussi sur :
- l'appareil urinaire : mictions diminuées et même anurie par fortes doses ;
- l'appareil respiratoire : sensation d'oppression ;
- l'appareil circulatoire : sensation de froid général, extrémités froides, violentes palpitations ;
- l'appareil locomoteur : inflammations douloureuses et erratiques des articulations et des muscles.
Source : Homéopathie, thérapeutique & matière médicale, Boiron 1998