Elle est directement liée à la
toxicologie du mercure et de ses sels.
Les causes de pollution par le mercure sont nombreuses ; elles proviennent de la pollution :
- de l'atmosphère,
- de l'eau (plancton, poissons planctivores, poissons piscivores, homme, avec concentration à chaque étape),
- des semences consommées par les gibiers et les oiseaux et enfin
- des risques professionnels.
L'étude du métabolisme du mercure est complexe, le métal subissant dans l'organisme des transformations métaboliques en dérivés mercuriques et en dérivés organiques, de répartition et de propriétés physico-chimiques différentes.
La fixation et le transport sont essentiellement érythrocytaires.
Les effets toxiques sont liés à la
formation de mercure ionisé. Dans les hématies et les divers organes, des réactions d'oxydation ont lieu, aboutissant à la formation de sels mercuriques.
Notons par ailleurs que, dans les cellules rénales, et plus précisément dans le réticulum endoplasmique, le mercure organique est converti en mercure minéral, cytotoxique et très néphrotoxique.
Le mode d'action est essentiellement dû à la fixation du mercure ionisé sur les constituants organiques cellulaires riches en groupements SH. Il affecte ainsi de
nombreux systèmes enzymatiques :
- diminuant la production énergétique cellulaire et l'activité mitochondriale,
- perturbant les systèmes de transport des cellules du tube proximal du néphron,
- diminuant le transport actif des sucres, des amino-acides et des précurseurs de l'acide nucléique ;
- il inhibe de plus l'activité de nombreuses enzymes impliquées dans la biochimie cérébrale (Dopa-décarboxylase, monoamine-oxydase) ou dans la protection contre les radicaux libres (catalase, glutathion peroxydase).
Par ailleurs, il altère le métabolisme des lipoprotéines membranaires, modifiant les membranes cytoplasmiques et liposomiales. Le mercure provoque aussi la formation d'immuns complexes entraînant des glomérulonéphrites de mécanisme immunologique et toxique.
Notons encore qu'en biologie, le mercure est un inducteur non spécifique de la transformation lymphoblastique.
LA TOXICITE AIGUË EST PRINCIPALEMENT :
- pulmonaire, pour les vapeurs de mercure : trachéo-bronchite et pneumonie ;
- digestive (gastro-entérite hémorragique) et rénale (néphrite tubulaire interstitielle aiguë) pour les sels mercuriques ;
- cutanée, se manifestant par un érythème mercuriel, éruption symétrique érythémateuse ou érythémato-papuleuse, siégeant dans les plis, sur le cou, les cuisses, s'accompagnant d'adénopathies loco-régionales, de fièvre, voire d'une protéinurie. D'autres formes d'érythèmes peuvent se manifester. A côté de ces érythèmes de pathogénie essentiellement toxique, il existe des eczémas de contact au mercure et à ses dérivés.
LA TOXICITE CHRONIQUE
se manifeste par des symptômes :
-
généraux : faiblesse, fatigue, anorexie, perte de poids ;
-
bucco-pharyngés : goût métallique, gingivite hémorragique, hypersalivation avec hypertrophie des glandes salivaires ;
-
neurologiques :
. tableau de micromercurialisme : irritabilité, perte de mémoire, faiblesse musculaire, insomnie,
. tremblement mercuriel,
. modifications de la personnalité avec hyperexcitabilité ou dépression, voire comportement suicidaire ;
-
rénaux : avec glomérulonéphrites qui peuvent être de trois types :
. extra-membranaires,
. prolifératives,
. extra-capillaires de type néphrose lipoïdique.
Soulignons que des
variations individuelles dans la tolérance à l'exposition mercurielle ont été souvent observées tant chez les adultes exposés professionnellement que chez des enfants utilisant des thérapeutiques mercurielles : des traces de mercure suffisent pour provoquer chez les sujets "sensibles" des manifestations graves.
L'EXPERIMENTATION PATHOGENETIQUE
et l'observation thérapeutique de Mercurius solubilis ont démontré son action sur :
-
les inflammations des muqueuses :
.
O.R.L. , ophtalmiques, respiratoires,
. digestives et urinaires.
Ces inflammations peuvent évoluer vers la suppuration et s'accompagner d'adénopathies satellites et avoir tendance à la chronicité.
-
les suppurations cutanées ou osseuses ;
-
les troubles neurologiques, tremblements, parésies, paralysies et les troubles caractériels.
SYMPTOMES O.R.L. ET RESPIRATOIRES :
- Ecoulement nasal aqueux, corrosif. Nombreux éternuements. Epistaxis.
- Ecoulement verdâtre, fétide.
- Douleur des os du nez
- Ecoulement auriculaire épais, jaune-verdâtre, fétide, avec douleurs vives et brûlantes.
- Toux sèche la nuit, grasse le jour, avec expectoration purulente.
- Douleurs aiguës à la base du poumon droit.
SYMPTOMES OPHTALMIQUES :
- Paupières rouges, gonflées, enflammées.
- Sécrétions abondantes, irritantes, avec sensations de brûlures, photophobie très importante.
SYMPTOMES DIGESTIFS :
Ils sont principalement constitués par les différents symptômes de
stomatite mercurielle toxique :
.
Haleine fétide, nauséabonde, perceptible à distance du malade.
.
Gencives enflammées, oedématiées, sanguinolentes au moindre contact et/ou ulcérées.
.
Langue flasque, gonflée, qui garde l'empreinte latérale des dents, ou l'empreinte transversale si l'on demande au sujet de se mordre la langue. Elle est visqueuse, recouverte d'un enduit jaunâtre, nauséabond.
. Tremblements de la langue au cours de la protrusion.
.
Salivation exagérée, fétide, visqueuse qui coule sur l'oreiller, la nuit, avec
soif intense.
.
Pharynx et amygdales rouges avec dysphagie et douleur irradiant aux oreilles à chaque déglutition de salive.
.
Pseudo-membranes épaisses et tendance à la suppuration des amygdales.
. Foie hypertrophié et dur avec impossibilité de se coucher sur le côté droit.
.
Selles verdâtres, sanguinolentes ou visqueuses, pires la nuit, avec ténesme et impression de ne jamais avoir fini.
SYMPTOMES GENITO-URINAIRES :
. Désirs fréquents et douloureux d'uriner.
. Urines rares, foncées, albumineuses, sanguinolentes, puis parfois anurie.
. Urétrite douloureuse avec pus verdâtre (
Mercurius corrosivus).
. Inflammation des organes génitaux externes et internes.
.
Leucorrhée verdâtre, excoriante, parfois sanguinolente, mettant à vif les téguments par le prurit violent qu'elle entraîne (
Kreosotum, Mercurius corrosivus).
Source : Homéopathie, thérapeutique & matière médicale, Boiron 1998
La nuit, par le froid humide, le changement de temps et les températures extrêmes, la transpiration et par la chaleur du lit (prurit)