La pathogénésie a été effectuée par Samuel Hahnemann et par ses premiers disciples. Elle rassemble trois sortes de données :
- des signes toxicologiques ;
- des signes expérimentaux résultant des essais sur l'homme sain, effectués avec des doses infra-toxiques ;
- des signes cliniques témoins de guérisons dues à l'administration de dilutions de
Phosphorus à des malades ;
Les données récentes de la
toxicologie permettent de mieux connaître l'action du phosphore.
Les voies d'introduction sont essentiellement orales et pulmonaires.
La fixation est intense au niveau du foie, du cortex rénal, des surrénales, de l'épiderme, de la muqueuse intestinale et du pancréas, ceci à doses massives. A doses faibles et répétées, la fixation est plus importante dans les os.
L'élimination est essentiellement
rénale.
Le
mode d'action biochimique se traduit par :
- une diminution du métabolisme énergétique,
- des modifications du métabolisme glucidique,
- des perturbations du métabolisme des protéines avec défaut d'incorporation des acides aminés,
- des perturbations du métabolisme lipidique.
TOXICITE AIGUË :
Elle se traduit d'emblée par une
gastro-entérite aiguë suivie d'une rémission qui précède une
atteinte multiviscérale :
-
myocardiopathies aiguës et subaiguës avec modifications de l'E.C.G. ,
-
stéatose péri-lobulaire pouvant évoluer vers la
cirrhose,
-
insuffisance rénale aiguë oligurique et hématurique,
-
troubles neurologiques avec céphalées, vertiges, syncopes, délire et coma.
TOXICITE CHRONIQUE :
L'intoxication chronique par le phosphore résulte de l'absorption de petites quantités de toxique par voie pulmonaire et gastro-intestinale.
Elle se manifeste par :
- une
asthénie avec pâleur et anorexie,
- des
douleurs gastro-intestinales,
- une
irritation des voies pulmonaires avec une toux rebelle,
-
ostéomalacie avec possibilité de fractures spontanées,
-
névralgies dentaires, gingivite puis nécrose du maxillaire inférieur,
-
anémie, polyglobulie, hémorragies diverses,
-
stéatose et cirrhose.
Les dérivés halogénés du phosphore provoquent
-
une irritation importante des voies respiratoires supérieures : laryngites, pneumonies, …
En fonction de ces données, complétées par les signes issus de l'expérimentation pathogénétique et des observations thérapeutiques, les tropismes essentiels de
Phosphorus sont :
-
le sang : phénomènes hémorragiques ;
-
les parenchymes hépatique, pulmonaire et rénal puis le coeur au niveau desquels il provoque des phénomènes lésionnels caractérisés successivement par :
.
des états congestifs, suivis bientôt
.
d'hémorragies, puis de
.
dégénérescence graisseuse ;
-
le système nerveux où il provoque successivement :
. un état d'excitation motrice et psychique suivi ensuite par
. un état dépressif pouvant à l'extrême s'accompagner de troubles médullaires avec paraplégie.
REMARQUE IMPORTANTE :
La prescription de
Phosphorus s'effectue le plus souvent à partir des données toxicologiques de la pathogénésie :
EN PATHOLOGIE LESIONNELLE, LES SIGNES DE SIMILITUDE ANATOMO-PATHOLOGIQUE SONT A CONSIDERER EN PREMIER.
Les signes caractéristiques de la réaction individuelle s'estompent devant l'évidence clinique de la lésion.
Leur présence parallèle n'est plus qu'une confirmation supplémentaire du juste choix du médicament.
Source : Homéopathie, thérapeutique & matière médicale, Boiron 1998
Par le froid (sauf tête et estomac), le soir au crépuscule, en se levant d'un siège (rhumatismes), par l'effort physique et intellectuel, les émotions, l'orage et la solitude, les bruits, les odeurs et la lumière