Introduite en Europe par les Espagnols au milieu du XVI siècle, la salsepareille a eu une grande vogue pendant deux siècles sous forme de tisanes et de décoctions à titre de sudorifique et de diurétique. On l'employait pour faire transpirer les vérolés, pratique très allopathique dont Samuel Hahnemann se moquait parce que
"l'action de la chaleur laissait perdre tous les principes auxquels cette racine doit son efficacité".
A la teinture alcoolique, Hahnemann préférait les triturations de l'écorce de la racine desséchée.
Les pathogénésies actuelles se ressentent de l'usage allopathique désuet de cette racine et de la remise en cause par T.F. Allen de la pathogénésie effectuée par Hahnemann et ses collaborateurs en 1818 avec des doses non définies.
Hahnemann considérait Sarsaparilla comme un médicament
"antipsorique" important. Selon Rapou, son contemporain, il guérissait avec cette plante un grand nombre de
dermatoses chroniques. Le discrédit actuel de ce médicament semble injustifié. La pathogénésie hahnemannienne met en évidence deux cibles préférentielles :
la peau et l'appareil urinaire et plus accessoirement l'appareil digestif, l'appareil respiratoire, les muscles et les articulations.
SYMPTOMES CUTANES :
- Peau sèche, plissée, dartres avec fines squames ou croûtes.
- Eruptions herpétiformes, parfois suintantes, aux lèvres, aux régions génitales ou en diverses parties du corps.
- Dermatoses vésiculeuses parfois surinfectées.
- Gerçures surtout au pouce. Fissures parfois profondes et saignantes.
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Taches violettes ou bleuâtres de la peau, là où il y a peu de tissu cellulaire sous-cutané (tibias, cou de pied, dos des mains). Cette lésion d'ordre clinique s'observe chez les vieillards.
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Les lésions cutanées peuvent être prurigineuses ; parfois prurit généralisé.
SYMPTOMES URINAIRES :
- Pollakiurie avec oligurie ou polyurie avec urines pâles.
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Vive douleur en fin de miction et surtout après la miction.
- Urine pâle pleine de flocons, sédiment sablonneux.
A côté de ces deux principales cibles pathogénétiques, Hahnemann signalait de nombreux symptômes peu caractéristiques d'ordre digestif, respiratoire et articulaire.
Source : Homéopathie, thérapeutique & matière médicale, Boiron 1998