BIOCHIMIE :
Le cuivre exerce un effet métabolique puissant par son incorporation à des protéines :
céruloplasmine, oxydases (en particulier cytochrome oxydase intervenant dans la chaîne respiratoire mitochondriale), superoxyde dismutase intervenant dans le métabolisme des radicaux libres dérivés de l'oxygène et expliquant le rôle du cuivre en tant qu'oligo-élément régulateur de la réaction inflammatoire.
L'apport alimentaire quotidien du cuivre doit être de 0,5 à 3 mg par jour selon l'âge.
Les maladies dues à sa déficience sont l'anémie hypochrome microcytaire. Le taux de cuivre sanguin est également abaissé dans la maladie de Menkes, dite "maladie des cheveux en fil de fer", secondaire à la malnutrition.
Les symptômes dus à son excès sont reliés soit aux intoxications aiguës, soit aux intoxications chroniques (Maladie de Wilson, intoxication professionnelle). Le cuivre en excès exerce de multiples perturbations biochimiques :
- l'inhibition de l'oxydation mitochondriale,
- l'inhibition de l'ATPase membranaire,
- l'inhibition de la diméthylation dans les microsomes hépatiques, sont les plus importantes parmi de nombreuses autres perturbations.
TOXICOLOGIE :
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L'INTOXICATION AIGUE :
Elle se manifeste :
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soit par inhalation, créant les symptômes de la "fièvre des fondeurs", avec irritation des voies respiratoires supérieures, hyperthermie, céphalées, myalgies, goût métallique dans la bouche ;
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soit par ingestion, créant d'abord un tableau de gastro-entérite aiguë d'apparition très rapide :
. vomissements presque immédiats, accompagnés d'une hypersialorrhée de saveur cuprique qui subsiste pendant plusieurs jours, puis
. coliques intestinales avec diarrhée glaireuse, parfois sanglante.
Si l'élimination du toxique est insuffisante, l'intoxication peut se poursuivre avec :
- anémie hémolytique,
- hépatite toxique,
- néphrite tubulaire interstitielle aiguë.
A doses massives, le décès survient par hépatonéphrite.
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L'INTOXICATION CHRONIQUE s'observe :
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soit dans le cadre de la maladie de Wilson, héréditaire, à transmission autosomique récessive ;
elle est liée à l'accumulation de cuivre dans le foie et les noyaux gris centraux. Cette maladie évolue par stades successifs, se manifestant par une anémie hémolytique ou par un syndrome rénal et une insuffisance hépato-cellulaire. Elle évolue vers un syndrome neurologique avec syndrome extrapyramidal, hypersialorrhée, troubles psychiques et vers un dysfonctionnement tubulaire rénal pouvant entraîner néphrocalcinose, lithiase et ostéomalacie ;
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soit dans un cadre professionnel : l'intoxication professionnelle, rare, se retrouve dans l'industrie (inhalation de vapeurs, de poussières, voire ingestion accidentelle) ou en agriculture (sulfatage des vignes et des arbres fruitiers).
L'intoxication professionnelle chronique se traduit par :
- le faux liseré gingival, bleuâtre et la coloration vert bronzé ou brun-noirâtre des dents, véritable stigmate professionnel ;
- la "gale du cuivre" : eczéma de contact à la poussière de cuivre, rare ;
- la chalcose oculaire, secondaire à la pénétration dans l'oeil de fragments de cuivre qui provoquent une kératite et parfois une cataracte en rosace de pronostic sérieux ;
- la sclérose hépatique, observée dans les régions vinicoles, décrite sous le nom de cirrhose pigmentaire cuivrique, parfois associée à une polynévrite. Son étiologie reste contestée et est plutôt attribuée à un éthylisme authentique malgré l'existence d'une cuprémie élevée.
EXPERIMENTATION :
Sa pathogénésie se trouve dans le traité de Hahnemann sur les maladies chroniques. L'expérimentation pathogénétique et l'observation clinique ont montré que les cibles préférentielles de
Cuprum sont :
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les muscles striés ou lisses (manifestations spasmodiques),
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les muqueuses digestives (irritation voire ulcérations),
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la peau.
SYMPTOMES SPASMODIQUES :
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Spasmes douloureux de la musculature striée, à début et fin brusques :
.
crampes musculaires, principalement des muscles extenseurs (particulièrement pendant le coït) ;
.
tics douloureux de la face, myoclonies palpébrales ;
.
convulsions violentes débutant par les extrémités et caractérisées par la
flexion forcée du pouce dans la paume de la main, poing fermé ; elles se généralisent progressivement ;
. spasmes cardiaques : précordialgies crampoïdes.
-
Spasmes de la musculature lisse :
. spasmes pharyngés avec déglutition bruyante ;
. spasmes glottiques ;
. bronchospasme, dyspnée asthmatiforme ;
. spasmes digestifs : hoquet, coliques abdominales ;
SYMPTOMES DIGESTIFS :
Ils sont en rapport avec des phénomènes irritatifs, voire ulcératifs des muqueuses digestives, se traduisant par une gastro-entérite :
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salivation abondante de goût métallique ;
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nausées et vomissements, avec douleurs crampoïdes ou transfixiantes de l'appendice xyphoïde jusque dans le dos,
améliorés en buvant de l'eau froide ;
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diarrhée profuse, cholériforme, parfois sanglante, accompagnée de
douleurs abdominales aiguës, "en coups de couteau" et de crampes des mollets.
SYMPTOMES CUTANES :
- Eruptions érythémato-vésiculeuses (similaires à celles de la gale selon Jahr).
Source : Homéopathie, thérapeutique & matière médicale, Boiron 1998
Par le toucher, la pression, le froid, la nuit, à la nouvelle lune ou par la suppression d'un exanthème ou de la transpiration